
Quand on regarde la montagne de l’IA, le premier réflexe est le vertige. Comment, moi, petite ou grande organisation du Québec, puis-je rivaliser avec la Californie ou la Chine ? La réponse est simple : vous ne vous battez pas seul. Vous faites partie de l'un des écosystèmes les plus denses, les plus respectés et les plus structurés au monde.
L’IA au Québec n’est pas une collection de chercheurs isolés dans leurs tours d’ivoire. C’est une mécanique de précision, une « filière » complète et intégrée, comparable à ce que nous avons bâti avec l’hydroélectricité au siècle dernier. C’est une fusée à plusieurs étages, où chaque palier joue un rôle critique pour propulser vos projets du laboratoire jusqu'au marché. Voici comment cette machine de guerre est construite.
- Recherche fondamentale (universités et laboratoires) – C’est le socle de l’écosystème. C’est ici que naissent les percées théoriques et les découvertes de base. Les chercheurs publient, enseignent, et forment la relève scientifique. Montréal et Québec abritent plusieurs pôles actifs où se développent les algorithmes, les architectures de réseaux de neurones et les bases mêmes de l’IA moderne. Exemples : Université de Montréal, McGill, Polytechnique Montréal, Université Laval, ÉTS.
- Instituts et centres spécialisés (transfert et valorisation scientifique) – Ces structures font le pont entre la science pure et l’application concrète. Leur rôle est de transformer les idées issues des labos en méthodes ou prototypes exploitables par l’industrie. Ils travaillent sur des projets appliqués, accompagnent les entreprises, et produisent aussi des réflexions éthiques et sociétales. Exemples : Mila, IVADO, CRIM, CIRRELT, GERAD.
- Organismes stratégiques et de maillage – Ce sont les architectes du système : ils financent, mettent en relation, donnent de la cohérence et des priorités. Ils organisent les partenariats entre chercheurs, entreprises et gouvernements, et portent le discours public sur l’IA. Leur influence dépasse parfois la technique pour toucher aux choix politiques et réglementaires. Exemples : Scale.AI (supergrappe nationale basée à Montréal), IVADO Labs, Prompt, Forum IA Québec, Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA.
- Grands joueurs mondiaux implantés au Québec – Ce sont les géants qui installent des laboratoires de recherche ou des équipes de développement ici. Leur présence nourrit la réputation internationale du Québec et attire des talents, mais elle pose aussi la question de la fuite des cerveaux. Ces acteurs se servent du Québec comme d’un terrain fertile pour expérimenter. Exemples : Google, Microsoft, Meta (Facebook), Samsung, IBM, Thales.
- Entreprises québécoises en IA (startups et PME innovantes) – Elles incarnent l’IA concrète et commercialisable. On y retrouve des entreprises de niche qui transforment l’innovation en produits ou services, souvent dans des domaines précis comme le commerce en ligne, la santé, la logistique ou le voyage. Elles cherchent à se différencier par l’agilité et l’innovation rapide. Exemples : Coveo (recherche intelligente), Hopper (voyages), Keatext (analyse de texte), Aifred Health (santé mentale), Stradigi AI.
- Fournisseurs de services et intégrateurs : Leur rôle est d’aider les organisations plus traditionnelles à intégrer l’IA dans leurs processus quotidiens. Ils traduisent la technologie en solutions concrètes : optimisation des opérations, automatisation de processus, valorisation de données. Ce sont souvent eux qui rendent l’IA « utilisable » pour la majorité des entreprises. Exemples : Vooban, Novipro, Omnia AI (Deloitte), Accenture, QuantumBlack (McKinsey).
- Incubateurs et accélérateurs – Ces structures servent de tremplin aux nouvelles pousses. Elles offrent du mentorat, de l’espace, du financement d’amorçage, et surtout un accès privilégié à des réseaux. Leur rôle est crucial pour transformer une idée fragile en entreprise viable. Exemples : Centech, NextAI, Creative Destruction Lab, TandemLaunch.
- Fonds de capital et investisseurs – Ils alimentent financièrement tout l’écosystème, en misant sur la croissance future. Leur appui est vital, car l’IA exige souvent d’importants investissements avant d’atteindre la rentabilité. Leur sélection des projets influe directement sur les orientations stratégiques de l’écosystème. Exemples : CDPQ-IA (250 M$), Investissement Québec, Real Ventures, BDC Capital.
La leçon à tirer de cette cartographie est claire : au Québec, l’innovation ne se fait plus en silo. La densité de ce réseau permet de dérisquer vos projets d'IA. Chaque étage de la fusée est là pour absorber une part de l'incertitude, que ce soit par la validation scientifique, le soutien financier ou l'accompagnement stratégique.
Regarder la montagne de l’IA seul est effrayant. La gravir avec l'appui de l'un des écosystèmes les plus structurés au monde est une opportunité historique. N'attendez pas que la compétition mondiale vienne à vous. Profitez de ce maillage exceptionnel, tendez la main à ces partenaires et faites de l'intelligence artificielle le levier de votre propre croissance.
Ce qu'il faut retenir
L’intelligence artificielle au Québec ne se limite pas à la recherche universitaire : c’est une chaîne industrielle complète, structurée pour accompagner votre croissance du début à la fin. De la découverte théorique jusqu’au financement et à la mise en marché, chaque étape est couverte par des acteurs spécialisés prêts à collaborer. Pour réussir, l'essentiel n'est pas de tout maîtriser à l'interne, mais de vous connecter à ce réseau dense qui permet de réduire vos risques et d'accélérer votre innovation face à la concurrence mondiale.
Gaëtan est le fondateur de Perrier Jablonski. Créatif, codeur et stratège, il est aussi enseignant à HEC (marque-média), à l'École des Dirigeants et à l'École des Dirigeants des Premières Nations (pitch, argumentation). Certifié par le MIT en Design Thinking et en intelligence artificielle, il étudie l'histoire des sciences, la philosophie, la rhétorique et les processus créatifs. Il est l’auteur de deux essais et 200 articles sur tous ces sujets.

Perrier Jablonski est une firme stratégique unique en son genre : à mi-chemin entre la recherche et la stratégie, nous sommes habitués à résoudre des problèmes complexes en faisant notre propre recherche anthropologique. La co-création, la technologie et l'I.A. sont intégrés à tous nos processus pour livrer les recommandations stratégiques les plus réalistes et les plus ambitieuses. En 10 ans, nous avons mené
463
missions, dirigé
2265
entrevues, et formé
17834
personnes pour près de 200 clients.
subject
Bibliographie et références de l'article
L'I.A. a pu contribuer à cet article. Voyez comment.
- Nous utilisons parfois des outils de LLM (Large Language Models) tels que Chat GPT, Claude 3, ou encore Sonar, lors de nos recherches.
- Nous pouvons utiliser les outils de LLM dans la structuration de certains exemples
- Nous pouvons utiliser l'IA d'Antidote pour la correction ou la reformulation de certaines phrases.
- ChatGPT est parfois utilisé pour évaluer la qualité d'un article (complexité, crédibilité des sources, structure, style, etc.)
- Cette utilisation est toujours supervisée par l'auteur.
- Cette utilisation est toujours éthique :
- Elle est transparente (vous êtes prévenus en ce moment-même),
- Elle est respectueuse des droits d'auteurs — nos modèles sont entraînés sur nos propres contenus, et tournent en local lorsque possible et/ou nécessaire.

.avif)
.avif)