La publicité : un écho d’un autre temps
La publicité classique est unidirectionnelle. Elle repose sur une logique simple : la marque élabore un message, investit dans des espaces médias, et impose son discours. Cette mécanique top-down a longtemps dominé parce qu’elle offrait un contrôle total sur le message. Mais ce modèle présente des limites évidentes. Il est directif, ne laisse aucune place à l’interaction et, surtout, ignore les attentes d’un consommateur désormais plus critique et connecté.
Dans les années 2000, la publicité traditionnelle a commencé à perdre de son éclat face à la montée du numérique. Les consommateurs, fatigués d’être submergés par des messages de masse, réclamaient plus d’authenticité et de dialogue. C’est ici qu’intervient l’influence.
L’influence : un paradigme en mouvement
L’influence est bien plus complexe. Elle repose sur une confluence de flux : ce que la marque veut dire, ce que le public veut entendre, les tendances sociétales, et les algorithmes des plateformes. Ce mélange forme un système dynamique où mesurer précisément l’impact devient un défi.
Dans les années 60, David Ogilvy notait déjà : « La moitié de ma publicité ne sert à rien. Le problème, c’est que je ne sais pas laquelle. » Ce constat reste pertinent dans l’univers de l’influence, malgré des outils de mesure plus sophistiqués. Les résultats sont souvent imprévisibles, et la causalité, difficile à établir.
L’enjeu n’est plus de pousser un message, mais d’attirer. Les marques doivent capter l’attention en écoutant, en comprenant les signaux faibles, et en répondant aux attentes d’un public exigeant. On passe ainsi d’une logique de parole à une logique d’écoute.
De la marque iceberg à la marque transparente
Dans le passé, les marques fonctionnaient comme des icebergs : le public n’en voyait que la surface, soigneusement contrôlée. Aujourd’hui, elles sont comme des mayonnaises, mêlant de multiples ingrédients visibles : l’entrepreneur, les valeurs de l’entreprise, l’expérience employé et client, et bien sûr, le produit. Cette transparence, souvent forcée par les réseaux sociaux, oblige les marques à aligner leurs promesses et leurs actions. Attention cependant, elle peut mener à des excès contre-productifs pour la marque. L'idée est de trouver une balance.
Les stratégies modernes d’influence
Pour naviguer dans ce nouvel écosystème, les marques adoptent des stratégies variées. Voici quelques pistes marquantes :
- Un regard singulier sur le monde : Une marque doit incarner une vision unique. Patagonia, par exemple, s’appuie sur les convictions de son fondateur, Yvon Chouinard, pour ancrer ses actions dans un discours authentique et inspirant : « La nature est notre seul actionnaire. »
- Capter l’air du temps : Être en phase avec les tendances est essentiel. Les microbrasseries québécoises illustrent cette approche en alliant créativité, innovation, et compréhension fine des attentes des consommateurs modernes.
- Privilégier l’action aux promesses : Les actions parlent souvent plus fort que les mots. Loupe, qui transforme des fruits invendus en jus haut de gamme, incarne cette logique d’authenticité et de responsabilité.
- Comprendre avant de surprendre : Stefano Faita montre l’importance de comprendre les attentes des consommateurs avant de les surprendre. En premiumisant des produits simples, la marque répond à un besoin clair tout en restant accessible.
- Persuader et convaincre : Pour établir un lien durable, une marque doit toucher à la fois l’émotion (persuasion) et la raison (conviction). Attitude, par exemple, marie un design attrayant avec des produits écoresponsables et performants.
- Explorer tous les canaux possibles : Barbecue Québec a transformé le savoir en un outil marketing puissant, en offrant des formations pour améliorer l’expérience des consommateurs avec leurs produits.
- Prendre et garder la parole : Les marques qui osent s’impliquer dans les débats publics se distinguent. Starbucks, sous Howard Schultz, a utilisé des positions claires sur des enjeux sociétaux pour renforcer sa crédibilité et sa connexion émotionnelle avec ses clients.
- Entretenir la relation : Hydro-Québec excelle dans la gestion des interactions sur les réseaux sociaux, transformant des échanges parfois tendus avec des détracteurs en opportunités de rapprochement avec le grand public.
- Passer de la masse au micro : La personnalisation et la localisation sont clés. Les collaborations d’Adidas ou Nike, comme les sneakers Montréal Bagel, montrent l’efficacité d’une stratégie qui parle directement à une communauté spécifique.
- Miser sur la transparence et l’hyperlocal : À une époque où la méfiance envers les grandes marques domine, les entreprises qui privilégient la proximité et la transparence gagnent du terrain. Les marques québécoises locales et artisanales surfent sur cette vague avec succès.
Une influence démocratique
L’influence, autrefois l’apanage de grandes marques, est devenue plus démocratique. Les consommateurs eux-mêmes jouent désormais un rôle clé en relayant les valeurs et les actions des marques. L’exemple des sneakers « Montréal Bagel » de Nike illustre cette tendance : sans publicité, ces produits hyperlocalisés ont conquis le public grâce au bouche-à-oreille et aux réseaux sociaux.
Alors que les flux se multiplient et s’entrelacent, les marques doivent évoluer. Dépenser ne suffit plus ; il faut penser chaque action, chaque communication, comme une contribution à un écosystème global. Les marques influentes de demain seront celles qui sauront écouter, s’adapter, et co-créer avec leur public. C’est dans cette dynamique collaborative que réside l’avenir de l’influence.
Ce qu'il faut retenir
La création d'une marque forte et cohérente est un processus complexe qui nécessite la prise en compte de nombreux éléments. Le positionnement, la promesse, les principes/valeurs, l'identité visuelle, le langage, l'identité sonore, l'attitude, la présence et la marque / branding sont tous des éléments importants à prendre en compte pour créer une marque forte et cohérente. Chacun de ces éléments doit être en accord avec les autres pour renforcer la cohérence de la marque. La création d'une marque forte et cohérente est un investissement à long terme qui peut aider une entreprise à se différencier de la concurrence et à fidéliser les consommateurs.
Gaëtan est le fondateur de Perrier Jablonski. Créatif, codeur et stratège, il est aussi enseignant à HEC (marque-média), à l'École des Dirigeants et à l'École des Dirigeants des Premières Nations (pitch, argumentation). Certifié par le MIT en Design Thinking et en intelligence artificielle, il étudie l'histoire des sciences, la philosophie, la rhétorique et les processus créatifs. Il est l’auteur de deux essais et d’une centaine d’articles sur tous ces sujets.
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Bibliographie et références de l'article
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